Fils de chien

Mon grand père était un indien
Et ma grand-mère une squaw
De l’un j’ai gardé l’instinct
Et  de l’autre la peau

Son père était une cathare
Et sa mère une catin
J’ai en moi l’esprit anar
Et le gout de la faim.

Je suis un fils de bâtard
Je suis le fils de rien.
Je vois en vous mes tares
Mon passé est dans chacun

Je suis un fils de chien
Je n’ai rien de Rimbeau
Mais c’est dans mon prochain
Que j’ai trouvé le beau.

J’ai l’impression qui me vient

Elle arrive, je la sort du bout de doigts, j’impressionne, j’écris du cœur.
La pression de l’âme, la précision des sens, potion de la vie, position de l’envie, passion.

Pas de naissance
Et volatil comme le sens
Le sentiment certain
Que pour la vie on s’en souviens

J’aimerais placer les mots les plus simples, des phrases qui ne s’inventent pas ; un alliage superbe, une liqueur divine, qui caresse l’esprit de l’homme et allume ses feux.

Hier soir Claude

Hier soir j’ai passé une partie de la nuit à discuter avec mon pote Claude, à échanger sur les lieux que l’on à traverser aux mêmes époques, ou à d’autres, sans se rencontrer. Les souvenirs remontent et évoquent la seine et marne, Ozoir et Villiers, où il glanait sur les fermetures des marchés, où il chinait et refourguait ce qu’il avait récupéré d’un vide grenier. On passait ensuite à Montreuil rue Davout ou de la rue St Denis à la porte St Martin où un copain plus vieux que lui à l’époque, Arnold, se faisait tabasser tout les jours par un julo casse-croute nommé Gaston (ça ne s’invente pas) qui avait mis sa femme sur le trottoir. Tout ça jusqu’au jour où mon Claude tout jeune sortit du coffre de la voiture du Arnold pour mettre une peigné à Gaston.

Les histoires se suivent qui exhalent des parfums de vieux films de Louis Jouvet  et d’Audiard. Ses aventures parlent d’amitié, d’honnêteté, de pardon et de précarité rythmées par des frics fracs, des chantiers et des transits de marchandises.

En dessous du compteur électrique bleu à côté duquel sortent deux câbles fixés avec des pinces crocos, au milieu des carreaux de faïences au ¾ décollés, il me sort une bouteille. Il ne boit pas trop, et celle là est là depuis 2009 d’après l’étiquette. Il fait trembler le goulot au dessus de mon verre. De ma main qui tient le verre je libère mon index et  plaque le goulot sur le bord de mon godet.

Il a 75 ans mon Claude, il est en pleine forme, il conduit toujours son vieux Ford transit à benne pour déménager des greniers de grand-mère ou pour des chantiers, il a juste une petite tremblote dans les mains. Alors son docteur lui a refilé un médoc pour ça, l’empafé celui là. Mais heureusement comme il encore toute sa tête et de bons yeux il a lu la notice et a arrêté tout de suite sa prescription.

Après avoir traversé tout ce qu’il a traversé sans accrocs physique notable, v’là qu’il a faillit se faire dessouder par un toubib de campagne. Je voulais en faire une publication drôle mais je n’y arrive pas. Je vous laisse apprécier la liste des effets indésirable de ce médoc, ça suffira à vous faire rire.

Sans titre 3

Si rire ça vaux un bon steak, j'ai déjà engouffré mon quintal depuis longtemps.
Mais la barbaque ça laisse des toxines, et je pourris de l'intérieur, les boyaux s'engorge.
Les traces de sang sont indélébiles. 

« T'avais qu'à être végétarien ! »

Ça va j'ai assez de raison comme ça de faire la gueule. Je préfère jouir de la chair.
Je suis un carnivore, j'ai dévoré la viande morte, la mienne.
Je boirais mes derniers centilitres de plasma avec un paille et une petite ombrelle.
Et si y'a une balle à me mettre dans la tête c'est moi qui me la mettrais.

Je suis pas amer, ni le vague à l'âme, ni le mal de mer. La fatigue.
Subir les cons, c'est plus crevant que la traversé de l'atlantique, et j'ai l'impression d'avoir fait le tour des océans de ce putain de globe. 

Raide-mort

Quand je serais raide mort par terre, le corps en bière et non le contraire ; je voudrais que l'on me remette les cheveux en arrière comme j'avais l'habitude de faire.

Toujours emmêlés, pas peignés, mais plaqués, comme par ma mère, voulant bien faire, dans une dernière caresse qui n'aurait de cesse.

Les choses reprennent leur rythme sans moi.
Dans mes cheveux un dernier éclat.
Ils vont continuer à pousser, sans le vent pour les balayer.
Derrière les soucis comme des cheveux en vie, mais plus de couleur, odeur, ni chaleur sur mon esprit. 

Raide-def

L'empire du dragon. Dans la froideur des volutes bleutées se noue

Mon délire parano. Intérieur. Toujours chercher. Quand la pâleur 

De ma gueule rencontre la noirceur de mon esprit. Putain de combat,

Plus de fort intérieur, de gâchette secrète, de planque. À poil quoi. 

Froid aux os. Lourdeur d'ennui d'envie d'gerber. 

Vidé

Le cul sur la selle des chiottes, je regarde la lumière

Du néon qui se tortille et m'hypnotise ; attendant la 

Lumière divine. Un éclat de quelque chose qui m'éclairerait

Sur n'importe quoi. Mais rien, des paroles qui fuient

Dans l'escalier, et le plouf qui m'éclabousse le fessier.

J'ai les jambes en coton, des sabots aux pieds, et les

Yeux cernés depuis si longtemps qu'ils ne vont pas tarder

À se rendre. 

Y'X

Y'en a qui on les fins de moi difficiles

Moi j' ai des faims de toi impossibles

Je meurs de na pas pouvoir te voir, 

J'ai peur de ne pas t'émouvoir.

Je suis au seuil de l'incertitude

Je suis en deuil de tes attitudes

Que Dieu accueille ma solitude

Par ce recueil dans sa plénitude.

DESX

Dés qu'on parle de sexe

Tu sors tes kleenex

J'voudrais pas que tu t'vexes,

Ni te filer de complexes

Mais moi j'suis en reste

Tous les soirs j'prends une veste. 

J'voudrais bien un peu de leste

Pour m'ajuster à tes testes

Nos conversations me suivent comme la peste

Vaux mieux se séparer avant qu'on se déteste. 

Entre moi

Tu te fais des films sur moi avec elle

Elle se fait des films sur elle avec moi

Tu te fais des films avec moi sur elle

Elle se fait des films avec elle sur moi.

De toi à moi sur toi

On ne peut pas dire que ce soit ça.

De toi à elle sur moi

On peut ne pas dire que ça en soit là.

Comment voulez-vous que je vous voie,

De vous à moi je vous l'avoue

Qu'en vous l'émoi que je vous voue

Ne vit qu'en moi que voulez-vous.

Bar

J'ai allumé une cigarette

Y'avait du rouge sur ses pommettes

Pour elle j'ai craqué une allumette

Elle m'a accompagnée aux toilettes

Mais elle m'a trop tourné la tête

Et j'ai fini au-dessus de la cuvette.

Maintenant j'fais gaffe à ce genre de sucette

C'est des sucreries, petites minettes.

Tu sais très bien que quand tu les jettes

Dans ton paquet y'en a une de prête

Vas y tu peux rouler un pète

Et pendant que dansent mes planètes

J'oublie un peu son parfum dans ma tête.